L'inquiet désir : poeme d'Anna de noailes
L'inquiet désir.
Voici l'été, encore la chaleur, la clarté
La renaissance simple et paisible des plantes
Mes matins vifs, les tièdes nuits, les journées lentes
La joie et les tourments dans l'âme rapportés.
Voici le temps des rêves et des douces folies
Où le coeur que l'ardeur du jour vient enivrer
Se livre au tendre ennui de toujours espérer
L'éclosion soudaine et bonne de la vie
Le coeur monte et s'ébat dans l'air mou et fleuri
- Mon coeur qu'attendez-vous de la chaude journée
Est-ce le clair réveil de 'enfance étonnée
Qui regarde, s'élance, étend les mains et sourit ?
Est-ce l'essor naïf et bondissant des rêves
Qui se blesse au choc de leur emportement
Est-ce le goût du temps passé, du temps clément,
Où l'âme sans effort sentait monter sa sève ?
- Ah ! mon coeur, vous n'aurez jamais plus d'autre bien
Que d'espérer l'amour et les jeux qui l'escortent
Et vous savez pourtant la mal que vous apporte
Ce dieu tout irrité des combats dont il vient...
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