lundi 30 juin 2014

L'inquiet désir : poeme d'Anna de noailes

  L'inquiet désir.

Voici l'été, encore la chaleur, la clarté

La renaissance simple et paisible des plantes

Mes matins vifs, les tièdes nuits, les journées lentes

La joie et les tourments dans l'âme rapportés.

Voici le temps des rêves et des douces folies

Où le coeur que l'ardeur du jour vient enivrer

Se livre au tendre ennui de toujours espérer

L'éclosion soudaine et bonne de la vie

Le coeur monte et s'ébat dans l'air mou et fleuri

- Mon coeur qu'attendez-vous de la chaude  journée

Est-ce le clair réveil de 'enfance étonnée

Qui regarde, s'élance, étend les mains et sourit ?

Est-ce l'essor naïf et bondissant des rêves

Qui se blesse au choc de leur emportement

Est-ce le goût du temps passé, du temps clément,

Où l'âme sans effort sentait monter sa sève ?

- Ah ! mon coeur, vous n'aurez jamais plus d'autre bien

Que d'espérer l'amour et les jeux qui l'escortent 

Et vous savez pourtant la mal que vous apporte

Ce dieu tout irrité des combats dont il vient...

 

 

 

 

 

 

 

 

 





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