vendredi 25 juillet 2014

Romy Schneider, l'inoubliable princesse du cinéma français.






 
Rosemarie Magdalena Albach, fille des acteurs Magda Schneider et Wolf Albach Retty est née à Vienne  en Autriche le 23 septembre 1938. Son frère Wolfgang nait en 1940. En 1944 Romy entre à l'école primaire de Berchtesgaden, un an avant le divorce de ses parents qui la laissera assez perturbée. Puis en 1949 elle devient pensionnaire de l'Internat Goldenstein, près de Salzbourg, et enfin en 1953 s'inscrit à l'Ecole des Beaux-Arts de Cologne. Le producteur Kurt Ulrich cherche une jeune fille pour interpréter le rôle de la fille de Magda Schneider  dans Lilas Blancs. Magda propose Romy dont les essais sont si brillants qu'elle est engagée immédiatement. En 1954, Romy est contactée par Ernst Marischka pour tourner Les jeunes années d'une reine. Ce sera son premier grand succès commercial et le début d'une grande série romanesque dont les trois volets de Sissi seront l'apogée.

Elle aura du mal à se défaire de cette image. En 1957 Kirk Douglas remarque Romy lors du Festival de Cannes, et la Paramount veut lui offrir un contrat de trois ans. Mais sa famille s'y oppose et elle commence à se rebeller en acceptant d'interpréter Jeunes filles en uniforme, dont le sujet traitant des amitiés saphiques dans un pensionnat, fait grincer bien des dents. Pierre Gaspard-Huit lui propose en 1958 le rôle principal de Christine, aux côtés de deux jeunes premiers : Jean Claude Brialy et un certain Alain Delon... Un amour flamboyant se déclare entre eux au cours du tournage, elle part avec lui s'installer à Paris et leurs fiançailles officielles sont célébrées le 22 mars 1959 devant la presse internationale. 




Romy Schneider dans Sissi en 1955.

 Suivront cinq ans de passion orageuse pendant lesquelles Romy prend véritablement le large par rapport à sa famille et aux rôles de jeune-fille idéale bien sous tous rapports qu'on lui suggère sans cesse. Elle préfère René Clément, Luchino Visconti, Alain Cavalier, Orson Welles, Otto Preminger...et triomphe au théâtre. En 1963 elle reçoit L'Etoile de Cristal de l'Académie du Cinéma pour sa création dans Le Procès. Columbia lui offre un contrat royal de sept ans. Mais pendant son séjour aux Etats-Unis, Delon la trompe et rompt par un simple mot d'adieu et quelques roses laissés sur la table du salon... Il épouse Nathalie Barthélemy, enceinte de leur fils Anthony, et Romy tente de noyer son chagrin en acceptant L'Enfer de Henri-Georges Clouzot. Malheureusement le réalisateur est victime d'une crise cardiaque, le tournage s'interrompt et ne reprendra pas. La Victoire du Cinéma Français, récompensant la meilleure actrice étrangère de l'année, est décernée à Romy en juin 1964.

En 1965, elle fait la connaissance de Harry Mayen, metteur en scène de théâtre réputé en Allemagne, et l'épouse le 15 juillet 1956. Leur fils David-Christopher naît le 3 décembre. Elle rencontre aussi, sur les plateaux de La Voleuse, Michel Piccoli qui deviendra un de ses amis les plus proches. Le septième art la délaisse un peu et ne lui donne pas de rôles très marquants. Jusqu'à ce qu'Alain Delon, 5 ans après leur rupture, l'impose à ses côtés dans La Piscine de Jacques Deray. Retour fracassant de Romy, radieuse et superbe. Claude Sautet l'engage l'engage pour Les Choses de la Vie et en fait son égérie. Femme moderne et responsable, elle s'engage en 1971, avec Simone de Beauvoir entre autres, en faveur de l'avortement libre.

 

Romy Schneider

Elle signe le fameux "Manifeste des 343", publié en France dans Le Nouvel Observateur et en Allemagne dans le magazine Stern, ce qui lui vaut d'être inquiétée par le Tribunal de Hambourg. Joseph Losey la réclame, Visconti et Sautet lui offrent des succès foudroyants avec Ludwig et César et Rosalie, mais la vie privée de Romy s'effrite et la séparation est houleuse en 1973 : Harry réclame la moitié de la fortune de sa femme pour qu'elle puisse conserver la garde de David ! Épuisée nerveusement, elle part se reposer en Suisse, mais rentre au bout de trois mois pour tourner Le Train de Pierre Granier-Deferre. Elle est ensuite engagée par Michel Deville pour Le Mouton Enragé. Début 1974, elle est emballée par le projet d'un tout jeune réalisateur polonais : L'Important c'est d'aimer, et se bat pour que le film existe. Andrezj Zulawski la pousse à bout, elle est au bord de la dépression nerveuse, mais elle donne le meilleur d'elle-même. Déçue, elle ne veut pas prendre le risque d'accepter la proposition de Marco Ferreri qui la veut pour sa Dernière femme. Courant 1975, Romy est encore encensée : elle reçoit L'Archange du Cinéma, puis le Prix d'Interprétation féminine du Festival de Taormina.

En automne sort sur les écrans Le vieux fusil de Robert Enrico. C'est plus qu'un triomphe, et le film sera trois fois primé le 3 avril 1976, lorsqu'à lieu la toute première cérémonie des Césars, décernés par l'Académie des Arts et Techniques du Cinéma dix ans plus tard, Le Vieux Fusil obtiendra la sacralisation suprême de César des Césars. Romy est récompensée pour L'Important c'est d'aimer et dédie son prix à Luchino Visconti, décédé le 17 mars. Entre temps, elle a épousé Daniel Biasini le 18 décembre 1975, et en janvier 1976, perd l'enfant qu'ils attendaient. Elle est très secouée mais part néanmoins pour Athènes où elle devient Margot Santorini, l'héroïne d'Une femme à sa fenêtre de Granier-Deferre, puis revient en France pour Mado de Sautet. L'Allemagne lui décerne en 1977 le Prix de la meilleure actrice de l'année. Et le 21 juillet, Romy donne naissance à Sarah-Magdalena. Au début de l'hiver, elle rompt le contrat qu'elle avait avec Liliana Cavani pour une nouvelle version de Loulou : elle refuse une scène de vulgarité gratuite et malsaine. Incident vite oublié avec Sautet qui la dirige en 1978 dans Une histoire simple. Un rôle qui lui donne son second César le 3 février 1979.

Des images de  L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot , avec une magnifique Romy Schneider.
Clair de Femme de Costa Gavras est présenté avec succès au Festival de Venise, mais le 15 avril Romy apprend une nouvelle tragique : son ex-époux Harry Mayen s'est pendu. Très affectée, elle donne à La Mort en direct une dimension très particulière... En été 1980, invitée au festival deTaormina, elle reçoit au cours d'une cérémonie grandiose le "David di Donatello" pour l'ensemble de sa carrière. En 1980, elle incarne Emma Eckhert dans La Banquière de Francis Girod, Anna Brigatti dans Fantôme d'amour, et en 1981, l'épouse de Michel Serrault dans Garde à vue. Mais l'année se montrera difficile : Daniel et elle se séparent, elle subit une ablation du rein droit, et le 5 juillet, son fils David qui tentait d'escalader une grille s'empale sur une pointe d'acier et succombe à une perforation intestinale.

Anéantie, détruite, Romy s'accroche à La passante du Sans-Souci comme à une bouée de sauvetage. Elle part se réfugier aux Seychelles avec sa fille et son nouveau compagnon, Laurent Petin, mais les journalistes la traquent sans relâche. Elle déménage sans arrêt, et finit par se fixer dans un petit village des Yvelynes, en région parisienne. Costa Gavras, Fassbinder, Milos Forman et Laurent Heynemann la sollicitent, elle commence à respirer un peu. Mais le 28 mai 1982, en pleine nuit, Romy est victime d'un arrêt cardiaque dont on ne connaîtra jamais la cause. L'hypothèse du suicide a été démentie le jour-même par le procureur de la République qui signa le permis d'inhumer. Romy était une merveilleuse Etoile que la vie a vaincue.


Des images de  L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot , avec une magnifique Romy Schneider. Claude Pétin, une amie proche de Romy Schneider, affirme, trente ans après la mort de l'actrice, que cette dernière ne s'est pas suicidée comme le prétend une idée reçue.

Un secret qu'elle a emporté à jamais avec elle. Le 29 mai 1982, Romy Schneider est retrouvée sans vie dans son appartement parisien du VIIe arrondissement à Paris. Trente ans plus tard, le doute subsiste encore sur les circonstances de la mort de l'actrice naturalisée française, devenue l'icône de toute une génération. Et pour cause: Laurent Davenas, substitut du procureur à l'époque, en charge de l'enquête, n'a pas commandé d'autopsie, dans un soucis de ne pas abîmer le "mythe Sissi".  Néanmoins, la thèse du suicide est la plus répandue. On décrit une femme anéantie par la mort de son fils de 15 ans, David, le 5 juillet 1981 dix mois avant son propre décès, après s'être empalé sur le portail de la maison de ses grands-parents. Une femme qui a déjà connu des drames, la dépression et les excès. D'ailleurs une autre thèse dit qu'elle a en fait succombé, accidentellement, à une surdose de médicaments et d'alcool. 

Mais aujourd'hui, une amie proche de la star, jette un pavé dans la mare, en se levant contre ces théories, affirmant que non seulement Romy ne s'est pas donné la mort, mais qu'elle ne buvait plus et était saine de corps et d'esprit. "Romy Schneider ne s'est pas suicidée. Romy n'est pas morte avec des barbituriques et de l'alcool", a affirmé Claude Pétin dans le 19.45 de M6. "Elle était très entourée, aimée, heureuse, assure-t-elle. Elle avait un homme dans sa vie Laurent Pétin, son beau-frère, elle était heureuse!, insiste-t-elle. Elle avait une petite fille magnifique, son petit bout de chou", dont elle était "folle", a-t-elle poursuivi, faisant référence à Sarah Biasini, née de son deuxième mariage, avec Daniel Biasini, et qui avait 4 ans à l'époque. "Elle n'avait pas de raisons" d'avoir des projets morbides.

Des images de  L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot , avec une magnifique Romy Schneider."Romy ne buvait plus"

Claude raconte en effet avoir passé sa dernière soirée avec Romy, chez elle, rue de Varenne, également dans le VIIe. "On a dîné à 20 heures. A minuit, on est passé au salon. Mon mari est allé se coucher et le compagnon de Romy est rentré rue Barbet-de-Jouy. A 3 heures et demie du matin, j’ai dit à Romy: 'Il est tard, il faut que tu rentres'", relate-t-elle dans une interview au "Parisien" de ce samedi. Elle l'a raccompagnée, puis quittée vers 4h20. Une demi-heure plus tard, elle recevra un coup de fil de Laurent Pétin lui disant que sa compagne ne respirait plus. Le procureur dira avoir retrouvé de l'alcool et des médicaments. Pourtant, Claude Pétin, qui s'est précipitée chez son amie à l'annonce de la tragédie, est formelle: "Il n'y avait aucune bouteille de vin, aucun médicament sur la table du salon de Romy. J'en suis sûre."
Selon la confidente, la comédienne deux fois césarisée ne buvait d'ailleurs plus d'alcool. "Elle ne buvait plus que de l’eau. Il y avait une boîte vide de Lexomil ou un médicament de ce genre dans la corbeille de la salle de bains, mais cela ne veut rien dire", a-t-elle ajouté. En effet, elle précise lui avoir proposé un cachet pour l'aider à dormir car elle avait une séance photo le lendemain à 9 heures, mais l'inoubliable  Marianne Leroy du film "La Piscine" lui aurait "jeté à la figure" avant de lancer: "Tu sais bien que je n’en prends plus, c’est pour cela que je ne dors plus!" "Si elle a refusé mon tranquillisant, ce n’est pas pour en prendre un autre après!", s'insurge Claude Pétin.

Un arrêt cardiaque

D'après elle, le grand amour d'Alain Delon, serait morte d'un arrêt cardiaque, affaiblie par une ablation du rein environ un an plus tôt. Une mort naturelle que confirmerait le procès-verbal des autorités de l'époque que M6.fr s'est procuré. "Le tubage effectué après sa mort a montré qu’elle n’avait pas absorbé de poison. Un commissaire de police a dressé un procès-verbal. Il a écrit: 'Cette mort est d’origine naturelle'", a confirmé celle qui a gardé le silence durant trois décennies.
A ce propos, Claude Pétin s'est justifié: "Je n'avais pas voulu parler aux journalistes en souvenir de Romy, qui en voulait à une certaine presse pour avoir raconté en détail la mort de son fils David. De plus, je ne voulais pas qu’on m’accuse de me faire de la pub… " C'est la diffusion du documentaire "Un jour, un destin", sur France 2 lundi dernier, qui l'a "scandalisée" et convaincue de parler. Et la créatrice de mode d'évoquer une "délivrance" après avoir "souffert", pendant si longtemps, à cause de ce secret. "Sa fille Sarah va enfin le savoir, a-t-elle conclu dans les colonnes du quotidien. Il faudrait que je la voie".


 Des images de  L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot , avec une magnifique Romy Schneider.

                    Que la belle et inoubliable Romy se repose enfin en paix.

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