lundi 25 août 2014

L'oiseau bleu




Les fictions de Maurice Maeterlinck, un des plus grands écrivains belges,
symboliste du début du XXe siècle, aiment jouer avec les mondes parallèles ceux que sa poésie invente et auxquels son théâtre donne vie
pour mieux montrer l’invisible.
(Né à Gand le 29 août 1862 Décédé à Nice le 05 mai 1949)


Histoire de l’Oiseau Bleu :
La fée Bérynule est à la recherche de l’Oiseau Bleu pour sa fille malade. Pendant la nuit, elle charge Mytyl et Tyltyl, enfants d’un pauvre bûcheron, de trouver l’oiseau. Elle leur confie un diamant magique qui révèle l’âme cachée des choses et des animaux. Revêtus de vêtements enchantés, Mytyl et Tyltyl parcourent des contrées merveilleuses : le Pays du Souvenir, le Palais de la Nuit, l’épaisse forêt où ils découvrent l’âme des arbres, le Jardin des Bonheurs et, enfin, le royaume des enfants bleus, où vivent les enfants à naître…. Autant de mondes magiques mais étrangement familiers où les choses et les pensées de tous les jours, s’animent et brillent d’un éclat fabuleux. 




Ce conte initiatique les conduira successivement dans les univers concrétisant chacun les grands problèmes de l’existence, où le savoir et la science personnalisés par la Lumière s’opposent aux efforts de La Nuit dans la quête de la vérité que symbolise l’Oiseau bleu.
La principale révélation est dans l’âme des choses que l’homme néglige et bafoue quotidiennement en les réduisant au silence. En contrepartie, les « choses » conçoivent peu d’amour pour l’homme. Il en résulte la séparation des hommes et de la Nature déplorée par l’idéalisme allemand de l’époque et la conception de Maeterlinck selon laquelle l’univers est animé d’une intelligence universelle constituée de l’ensemble des âmes aspirant à l’harmonie.
En vertu de ce principe cher à Maeterlinck, la mort n’existe pas (acte IV le cimetière) ce qui nous vaut également un acte admirable où les morts vivent du souvenir des vivants (acte 1 Le Palais du Souvenir).
L’acte V nous situe dans le Royaume de l’Avenir. Les âmes attendent leur tour pour descendre sur terre, contrôlées par le Temps, personnage incorruptible, l’épisode témoigne du dualisme de Maeterlinck qu’il serait réducteur de traduire par un moralisme étriqué : toutes les âmes doivent apporter sur terre leur contribution, chacune d’elle a, dans la marche du monde, son rôle à jouer et sur aucune des actions futures n’est émis le moindre jugement de valeur.
Bien sur, l’oiseau bleu est insaisissable ; semblable à la Vérité, ses couleurs disparaissent dès qu’on le sort de son contexte. Le songe le plus pur du monde moderne.



Issu d’une vieille famille flamande, Maurice Maeterlinck se passionne très tôt pour la nature et la poésie. En contact avec les milieux littéraires parisiens (dont le salon de Mallarmé), le poète-philosophe belge d’expression française accède à la notoriété poétique avec le recueil des Serres chaudes (1889), encensé par Octave Mirbeau. Suivent une série de drames – La Princesse Maleine (1889), Les Aveugles et L’Intruse (1890), Pelléas et Mélisande (1892), Ariane et Barbe-bleue (1902).
C’est en août 1890 qu’il devient célèbre, du jour au lendemain, grâce à un retentissant article d’Octave Mirbeau sur La Princesse Maleine dans Le Figaro.
À partir de 1896, année de publication des Douze chansons, il ne cessera de rédiger des ouvrages sur la vie des animaux : La Vie des abeilles (1901), La Vie des termites (1926), La Vie des fourmis (1930).

Davantage connu pour son œuvre dramatique, Maurice Maeterlinck est considéré comme le plus grand représentant du symbolisme au théâtre. Cet « homme du Nord très positif, chez qui – selon André Gide – le mysticisme est une manière d’exotisme psychique », voit l’ensemble de son œuvre récompensée en 1911 par le Prix Nobel de littérature.
Le 12 janvier 1920 il obtient le Grand Cordon de l’Ordre de Léopold , avant d’être fait comte par le roi Albert en 1932. En 1935, lors d’un séjour au Portugal, il préface les discours politiques du président Salazar : Une révolution dans la paix. En 1939, il gagne les États-Unis pour la durée de la guerre. De retour en France en 1947, il meurt à Nice en 1949.


« Si les astres étaient immobiles, le temps et l’espace n’existeraient
plus. »



A travers ce chef-d’oeuvre, qui, depuis cent ans, fait le tour du monde, Maeterlinck, nourrit notre réflexion sur le temps, la mort, l’injustice, l’amour, le mystère de l’existence et, surtout, le secret du bonheur.
Pièce phare du symboliste, ce texte est l’un des plus simples et des plus riches jamais écrit, relativement aux émotions humaines, au sens de l’homme et à la quête du bonheur. Sans conteste le plus grand livre du prix Nobel Maurice Maëterlinck.

Exposition :
L’Oiseau bleu fut créé au théâtre d’art de Moscou en 1908, dans une mise en scène de Constantin Stanislavski, avant d’être joué avec un immense succès dans le monde entier.
Manuscrits autographes, dessins, photographies, maquettes de décors, costumes… ont fait l’objet d’une exposition, en décembre dernier,

 


Pour vous la merveilleuse histoire
Des enfants et de l’oiseau bleu :

Ils voyagèrent à travers les miroirs
Jusqu’à l’animal fabuleux

Ils vivaient dans une grande forêt
Avec leur maman bien souffrante
Sans le sou, sans espoir de la soigner
Ils la voyaient déjà mourante

Mais très loin dans le ciel
Vivait l’oiseau bleu du bonheur
Que l’on dit éternel
Pour ceux qui ont toujours un cœur

La fée Bérilune vint les trouver
Pour les aider dans l’aventure
Elle savait faire parler les objets
Tant son cœur était resté pur
Ils virent le monde des souvenirs
Le magique palais de la nuit
Les feux-follets, le royaume d’avenir
Et l’univers des harmonies

Car très loin dans le ciel
Vivait l’oiseau bleu du bonheur
Que l’on dit éternel
Pour ceux qui ont toujours un cœur

Car très loin dans le ciel
Vivait l’oiseau bleu du bonheur
Que l’on dit éternel
Pour ceux qui ont toujours un cœur

Car très loin dans le ciel
Vivait l’oiseau bleu du bonheur
Que l’on dit éternel
Pour ceux qui ont toujours un cœur


La Maison de Maurice Maeterlinck (1862-1949) est le Château de Médan, un ancien pavillon de chasse édifié à la fin du XVe siècle sur des bases très anciennes remontant au IXe siècle. Dès la Renaissance, le vent de la littérature souffle sur ces bords de Seine. Le château est alors fréquenté par Ronsard et les poètes de la Pléiade. Trois siècles plus tard, le site séduit et inspire le peintre Paul Cézanne.



« On n’a que le bonheur qu’on peut comprendre. » Maurice Maeterlinck
« S’il est incertain que la vérité que vous allez dire soit comprise, taisez-la. »
  

Le double jardin

« L’intelligence est la faculté à l’aide de laquelle nous comprenons finalement
que tout est incompréhensible. »
  La Vie des termites




« On est heureux quand on a dépassé l’inquiétude du bonheur. »
  

La sagesse et la destinée


« Il est puéril de se demander où vont les choses et les mondes.
Ils ne vont nulle part et ils sont arrivés. »
  La vie des abeilles



« On devrait pouvoir dire qu’il n’arrive aux hommes
que ce qu’ils veulent qu’il leur arrive. »
  La sagesse et la destinée



« le silence est l’élément dans lequel se forment les grandes choses,
pour qu’enfin elles puissent émerger, parfaites et majestueuses,
à la lumière de la vie qu’elles vont dominer. ».
  

Le Trésor des humbles


« Les âmes se pèsent dans le silence,
comme l’or et l’argent se pèsent dans l’eau pure,
et les paroles que nous prononçons n’ont de sens
que grâce au silence où elles baignent. »
  

Le Trésor des humbles





























Conteuse raffinée, mais aventurière mêlée à deux reprises à une affaire de meurtre, elle épousa à quinze ans François de La Motte, baron d’Aulnoy, assez triste personnage, par surcroît trois fois plus âgé qu’elle. Elle tenta de s’en débarrasser avec l’aide de sa mère et de deux gentilshommes, vraisemblablement leurs amants, en l’accusant de lèse-majesté.

Mais le procès tourna à sa confusion et les deux gentilshommes payèrent de leur tête la fausse accusation. Ce n’est là qu’un épisode d’une vie agitée, pleine de voyages plus ou moins forcés, d’affaires louches et de retraites pieuses. Réfugiée en Espagne puis en Angleterre, elle obtint le pardon du roi Louis XIV, vraisemblablement en servant ce souverain en qualité d’agent secret. Rentrée en grâce, elle se fixa à Paris. Elle fonda un salon littéraire. Elle débuta avec éclat dans les lettres par un roman pathétique et romanesque, Histoire d’Hippolyte comte de Douglas (1690). Autres succès retentissants: ses Mémoires de la cour d’Espagne (1690) et sa Relation du voyage en Espagne (1691), où l’on trouve le conte de fées qui donne le coup d’envoi à la "mode des contes de fées" qui fera fureur jusqu’aux dernières années du siècle: 

"l’Histoire de Mira", qui reprend le thème de Mélusine. Entre 1696 et 1699, elle publia huit volumes de contes de fées (Contes de fées , Nouveaux Contes de fées ou Les Fées à la mode ) qui contiennent des récits justement célèbres: "Gracieuse et Percinet", "L’Oiseau bleu", "La Belle aux cheveux d’or", "Le Prince lutin" "L’Oranger et l’Abeille", "Le Rameau d’or". Ce sont des contes mondains, salonniers, souvent précieux. La narratrice se livre à une sorte de surenchère en matière de féerie. La gourmandise, le sentiment, les métamorphoses y tiennent une grande place. 

Mais cette surabondance est souvent rachetée par le plaisir de raconter que manifeste la narratrice: un naturel plein de désinvolture, un réalisme parfois surprenant, une cruauté railleuse. Plus rarement, elle sait écouter, noter ou reconstituer la simplicité des formulettes populaires, par exemple celle-ci, peut-être authentique ou en tout cas bien imitée: Oiseau bleu, couleur du temps Vole à moi promptement.

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