Le chacal à l'échine roussie.
Au commencement du monde, lorsque
rien n’était comme maintenant ou que tout était différent, le chacal,
animal carnassier d’Afrique et d’Asie, n’avait pas le poil comme il
l’a aujourd’hui.
A cette époque, le soleil
n’habitait pas encore dans le ciel, il vivait sur la terre, parmi les
bêtes et les fleurs, les arbres et les ruisseaux, les rivières et les
mers. Bien sûr, cela ne lui plaisait pas du tout et aux animaux, aux
plantes, aux éléments non plus.
L’endroit où vivait le soleil était
une fournaise. Il y faisait une chaleur suffocante et tout risquait à
tout moment de s’enflammer. Les animaux fuyaient le soleil, les rivières
s’évaporaient, les plantes séchaient sur pied et le soleil était
bien malheureux. Il restait toujours tout seul, dans son coin de désert,
couché sur le sable, gémissant sur son sort et voulant être ailleurs,
autre part, n’importe où. Enfin, pas vraiment n’importe où
puisqu’il aurait voulu aller au ciel. Mais comment faire ?
Le soleil n’avait qu’un seul et
unique ami et c’était le chacal. Quand celui-ci vit le soleil se désoler
et qu’il apprit ce qu’il voulait, il lui proposa son aide :
« Tu veux aller au ciel ! Fort bien ! Je vais t’y emmener. Assieds-toi sur mon dos ».
Le soleil le remercia et, sans plus
attendre, lui grimpa sur l’échine. Le chacal prit son galop, mais même
pour avec des pattes véloces, le ciel était bien trop loin. En plus,
le soleil, installé sur son dos, lui brûlait l’échine. Quand il
n’y put plus tenir, il s’arrêta et demanda :
« Soleil, descends, je t’en prie. Juste pour un moment. Tu me brûles trop !»
Mais le
soleil, qui craignait que le chacal ne l’abandonne, ne bougea pas.
Bien plus, il se cramponna au pelage de sa monture et y resta agrippé
jusqu’à ce que le chacal reprenne sa course et le dépose tout au
bout de la terre, là où elle se termine et où le ciel commence. Arrivé
sur place, Le soleil sauta directement de l’échine du chacal dans le
ciel.
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