jeudi 17 juillet 2014

Dalida : une immense chanteuse française.


Aujourd'hui je vais vous parler de Dalida et de son immense talent, qui nous à quitté trop tôt.

Dalida, de son vrai nom Yolanda Gigliotti, est née au Caire le 17 janvier 1933. Issue d'une famille italienne immigrée en Egypte au début du siècle, elle est la seule fille parmi deux frères, Orlando son aîné et Bruno, le cadet. Leur père, Pietro est violoniste à l'opéra et leur mère, Giuseppina s'occupe de la maisonnée, installée dans le quartier de Choubra, où arabes et occidentaux cohabitent en bonne entente. La petite Yolanda subit dès l'âge de quatre ans sa seconde intervention ophtalmique. Ses yeux se sont infectés quand elle avait à peine dix mois. Très marquée par ces problèmes, elle se considérera longtemps comme un "vilain petit canard" car elle sera obligée de porter des lunettes. A l'âge de treize ans, uniquement par coquetterie, elle les jette par la fenêtre et voit ainsi son environnement complètement flou.

Elle a une enfance et une adolescence tout à fait ordinaire pour une jeune fille de la petite bourgeoisie immigrée. Elle va à l'école catholique tenue par des religieuses, se promène avec ses camarades dans le quartier et participe aux représentations théâtrales scolaires où elle semble avoir un certain don. Adolescente, elle se destine à une carrière de secrétaire. Elle subit à nouveau une intervention ophtalmique. Elle se rend compte que les regards ont changé à son égard. Elle ressemble maintenant à une vraie femme. En 51, elle se présente en douce à un concours de beauté. Après publication de photos en maillot de bain, c'est le scandale dans la famille. Puis le calme revient, laissant à tous le sentiment que ce n'était qu'un moment d'égarement.

En fait, c'est le vrai déclic pour celle qui est fascinée par les actrices américaines, leur beauté et le monde dans lequel elles vivent. Dalida commence à travailler. La seconde entreprise dans laquelle elle travaille n'est autre qu'une maison de couture, Donna. Là, elle apprend le métier de mannequin. En 54, elle se présente au concours de Miss Egypte, et gagne le premier prix. Elle est engagée comme actrice, sorte de vamp brune à l'oeil de braise, pour tourner dans des films au Caire, le Hollywood de l'Orient. Elle est repérée par un réalisateur français du nom de Marc de Gastyne. Yolanda devenue Dalida, rêve de Paris. Malgré les réticences de sa famille, le jour de Noël 54, elle décolle pour la capitale française.

En fait, elle se retrouve vraiment seule dans cette grande ville froide. Elle est obligée de se débrouiller avec de faibles moyens. Les temps sont difficiles. Elle commence pourtant à prendre des cours de chant. Son professeur est tyrannique mais efficace. Il l'envoie faire un essai dans un cabaret des Champs-Elysées. Elle y fait ses premiers pas de chanteuse. Elle roule les "r" mais fait preuve déjà d'un grand professionnalisme. Elle est ensuite embauchée à la Villa d'Este, autre club légèrement plus huppé que le précédent. Elle y est présentée comme la "Révélation de la chanson française".





Bruno Coquatrix qui vient de racheter un vieux cinéma parisien, l'Olympia, anime une émission de variété, "Numéros un de demain" sur la station de radio, Europe 1. Dalida est invitée et elle choisit d'interpréter "Etrangère au Paradis". A cette occasion, elle rencontre deux hommes qui chacun dans leur domaine ont des ambitions bien affirmées : Lucien Morisse directeur artistique d'Europe 1, et Eddy Barclay, éditeur de disques. Ils sont décidés à trouver la perle qui leur permettra de lancer leurs entreprises respectives. Dalida semble être l'artiste qu'il leur faut.

Elle enregistre son premier 45 tours chez Barclay, "Madonna", sur les conseils avisés de Lucien Morisse en 55. En fait c'est avec "Bambino" que Dalida va vraiment s'imposer. Le nouveau 45 tours est matraqué toute la journée sur les ondes d'Europe 1, opération pilotée par Lucien Morisse. C'est un immense succès. 1956 est pour Dalida l'année de tous les succès. Elle fait ses premiers pas à l'Olympia en vedette américaine de Charles Aznavour, "Bambino" la propulse et le public l'accueille avec enthousiasme. Il en redemande. C'est chose faite en septembre où on frise l'émeute à l'entrée. Dalida fait désormais les couvertures des magazines. Le 17 septembre 57, elle reçoit son disque d'or pour le 300.000ème exemplaire de "Bambino".

Lucien Morisse est devenu plus qu'un pygmalion pour la jeune chanteuse. Une idylle est né entre eux qui n'est pas toujours évidente à assumer car le directeur artistique d'Europe 1 est déjà marié. Il envisage sérieusement de divorcer car leur liaison est mal perçue. Pour Noël 57, Dalida enregistre la chanson qui est son deuxième succès important, "Gondolier". En 58, elle reçoit l'Oscar de Radio Monte-Carlo, qu'elle garde sept ans de suite. Puis, elle part en tournée. Elle passe ensuite à Bobino où elle triomphe avec, entre autres, dix chansons classées dans les hit-parades. L'année suivante, elle commence une tournée dans le pays de ses grands-parents, l'Italie. Elle y connaît un grand succès qui va bientôt s'étendre à toute l'Europe.

Après un faux départ pour les Etats-Unis où certains la voyaient déjà en haut de l'affiche, elle retourne en triomphatrice au Caire, sa ville natale. Elle est fastueusement reçue. La presse l'encense et la surnomme "la voix du siècle". Elle retrouve sa famille, mais les choses ont changé depuis son départ. De retour en France, elle rejoint Lucien Morisse à Paris qui continue à lui faire enregistrer des succès. La relation qu'ils entretiennent en dehors de leur vie professionnelle est difficile à comprendre pour l'extérieur, car il semble qu'elle se soit usée avec le temps. Le mariage tant attendu, tarde à se faire. Le 8 avril 61, après de nombreuses tergiversations, ils se marient à Paris.

Elle fait venir sa famille dans la capitale française puis part en tournée tout de suite après le mariage. A cette occasion, elle rencontre Jean Sobieski lors d'une escale à Cannes. Elle tombe amoureuse de lui. Un bras de fer va alors commencer entre elle et Lucien Morisse. Malgré sa dette artistique envers lui, elle désire retrouver sa liberté, ce qui est difficile à accepter pour le nouveau marié. Il finira par s'y faire. Malgré sa nouvelle passion, Dalida n'oublie pas sa carrière. La vague yéyé débarque en France. En décembre 61, elle passe à l'Olympia pour la première fois en vedette. La première partie s'appelle Richard Anthony. Les jeux sont loin d'être faits car Dalida ne fait plus office de jeune première dans le monde du showbiz. C'est pourtant un triomphe. Cela réconforte la chanteuse et ses fans. Elle se produit durant un mois dans la salle qui accueille plus de deux mille spectateurs par soir. Puis elle part en tournée, notamment à Hong Kong et au Vietnam, où elle est une véritable idole.


L'été 62, Dalida chante "Petit Gonzalez" et obtient à nouveau le succès qui la suit depuis longtemps. Elle touche avec cette chanson gaie et rapide un public plus jeune. A cette époque, elle achète sa fameuse maison de Montmartre. La maison qui ressemble au château de la Belle au Bois dormant est en fait perché sur un des quartiers les plus célèbres de Paris. Elle y demeurera jusqu'à la fin de sa vie. Après le divorce avec Lucien Morisse, son emménagement dans sa nouvelle maison, Dalida finit par rompre avec Jean Sobieski. Elle prend un peu de recul. Elle se métamorphose, devient plus sophistiquée et continue son travail d'autodidacte en lisant toujours plus. En août 64, elle achève sa transformation en devenant blonde. Le changement de couleur peut paraître anodin, pourtant il reflète un changement psychologique.

Le 3 septembre, elle reprend l'Olympia en toute confiance cette fois-ci. Elle est de fait, la chanteuse préférée des français, ayant survécu à la vague yéyé et toujours présente dans le milieu de la variété européenne. En 65, elle chante "La danse de Zorba" sur la musique de Théodorakis qui composa la bande originale du film "Zorba le Grec". Nouveau succès. Mais elle rêve de mariage et aucun prétendant ne se profile à l'horizon. La chanson lui prend tout son temps, entre galas et enregistrement de disques. Fin 66, son jeune frère Bruno, venu la rejoindre depuis quelques années à Paris, et qui pour les besoins de sa carrière a pris le nom de son frère aîné, Orlando, prend en main la carrière de sa soeur. Rosy, leur cousine est devenue la secrétaire de la chanteuse. Tout se passe en famille.

En octobre 66, la maison de disques italienne RCA lui présente un jeune auteur-compositeur plein de talent Luigi Tenco. Ce jeune homme fougueux et contestataire fait forte impression à Dalida. Pour une nouvelle campagne italienne, le label décide de présenter la chanteuse au Festival de San Remo. Luigi se charge d'écrire la chanson. De nombreuses rencontres ont lieu entre les deux artistes. Une réelle passion naît entre eux. Ils décident de se présenter à San Remo tous les deux pour, en fait, la même chanson lors du gala du Festival en janvier 67  "Ciao Amore". La pression est forte car Dalida est une star en Italie et Luigi Tenco un jeune débutant. A cette occasion, ils annoncent à leur proche leur mariage prévu en avril. Malheureusement, la soirée tourne à la tragédie. Luigi Tenco, extrêmement angoissé, et sous l'effet de l'alcool et de tranquillisants, ne supporte pas que le prix échappe à l'un et à l'autre. Il fustige les membres du jury et dénonce la mainmise de l'argent sur le festival. Dégoûté et incompris, il se suicide dans la chambre de son hôtel. Dalida est anéantie. Quelques mois plus tard, désespérée, elle tente à son tour de se suicider à l'aide de barbituriques.

Cet épisode malheureux augure en fait, une nouvelle ère dans la carrière de Dalida. La voilà presque introvertie cherchant l'apaisement mais pourtant décidée à reprendre les choses en main. C'est le début de la période "Madone" en robe longue blanche. Durant l'été, plus ou moins rétablie, elle se produit pour quelques dates dans toute la France. La dévotion du public semble éternelle pour "Sainte Dalida", comme la surnomme la presse.

Le temps de "Bambino" est révolu. Elle lit maintenant beaucoup, s'intéresse à la philosophie, se passionne pour Freud et s'initie au yoga. L'élévation de l'âme est désormais sa seule raison de vivre. Mais sa carrière continue : elle retourne en Italie pour participer à une célèbre émission de télévision, et le 5 octobre, remonte sur la scène de l'Olympia. La renaissance passe par là et c'est une nouvelle fois un triomphe. Au printemps 68, elle repart en tournée à l'étranger. En Italie, elle reçoit le grand prix de la chanson, "Canzonissima".

Toujours à la recherche d'elle-même, Dalida entreprend plusieurs voyages en Inde pour suivre les enseignements d'un sage. En même temps, elle commence une analyse selon la méthode de Jung. Tout cela semble l'éloigner de la chanson qu'elle n'oublie pourtant pas. En août 70, au cours d'une tournée avec Jacques Dutronc, elle retrouve le succès populaire avec "Darladiladada". A l'automne, elle rencontre Léo Ferré lors d'une émission de télévision. Dès son retour à Paris, elle enregistre "Avec le temps" qu'elle tend à populariser. Elle ne veut plus chanter que des chansons qui ont à ses yeux un intérêt, et une dimension poétique. Bruno Coquatrix, patron de l'Olympia ne croit pas dans ce nouveau répertoire. Devant son hésitation à lui trouver une date, Dalida décide de louer elle-même la salle, pendant trois semaines fin 71. Son pygmalion, Lucien Morisse n'est plus là pour la soutenir, il s'est en effet suicidé en septembre 70. Dalida doute énormément en entrant sur scène. Mais le succès est total, une fois de plus.

Elle semble à partir de 1972, avoir acquis une certaine sérénité. Son entourage et ses fans peuvent le constater. Elle enregistre avec son ami de toujours, Alain Delon le fameux duo "Parole Parole" adaptation d'une chanson italienne, qui sort début 73. Cela devient en quelques semaines, le n°1 des hit-parades de France et du Japon, où l'acteur est une star. Le début des années 70 constitue une période faste professionnellement. Elle semble en cela, être aidée par son nouveau compagnon, chevalier servant à la personnalité un peu floue, mais très dévoué à la chanteuse. Richard Chanfray, qui se fait appeler le Comte de Sain-Germain, il est sans doute un peu mythomane mais elle l'accepte tel qu'il est. Il lui redonne le goût de vivre. Elle entre maintenant dans la phase "star hollywoodienne" où sa féminité est mise en avant. Richard Chanfray est pour quelque chose dans le fait que la spiritualité tellement recherchée durant une certaine époque, soit quelque peu mise de côté.

Pascal Sevran, jeune auteur de chansons, lui propose en 73 une chanson qu'elle accepte avec réticence. A la fin de l'année, elle enregistre "Il venait d'avoir 18 ans". Le titre devient n°1 dans neuf pays dont l'Allemagne, où elle vend 3,5 millions d'exemplaires. Le 15 janvier 74, elle remonte sur la scène de l'Olympia et présente à la fin du tour de chant une nouvelle chanson "Gigi l'Amoroso". Elle dure 7mn30, est à la fois chantée et parlée et contient de nombreux choeurs. Ce titre reste le plus grand succès mondial de Dalida, numéro un dans douze pays.

Elle part ensuite pour une grande tournée au Japon. Fin 74, elle part pour le Québec. Quelques mois plus tard, elle y retourne, avant d'aller en Allemagne. En février 75, elle reçoit le prix de l'Académie du disque français. Elle enregistre ensuite une reprise de Rina Khetty qu'elle écoutait déjà en Egypte en 38 "J'attendrai". Nouveau grand succès. Dalida sort l'année suivante, un album entier de reprise comme "La vie en rose". Ce répertoire convient bien à la chanteuse qui redonne de nouvelles couleurs à ces titres typiquement français.

Les années 70 voient le développement des émissions de télévision consacrées à la variété. Elle en profite largement car elle y est souvent invitée aussi bien en France qu'à l'étranger. Elle entretient ainsi à moindre frais, sa popularité. Dans les pays arabes, Dalida est fortement appréciée. On la sait originaire du Caire en Egypte. Cela renforce les liens que le public peut entretenir avec elle. Son retour dans les années 70, en Egypte et ses voyages au Liban, lui donne l'idée de chanter en arabe. Elle reprend en 78, une chanson du folklore égyptien "Salma Ya Salama". Le lancement se fait en France et au Moyen-Orient. Le succès est vertigineux. Elle l'enregistre finalement en sept langues.





La même année, Dalida change de maison de disques : de Sonopress, elle passe chez Carrère. Le passage se fait avec succès car elle enregistre à ce moment-là "Génération 78", sorte de medley à la sauce disco, très en vogue à cette période. La chanteuse n'abandonne pas la partie, elle est toujours présente dans ce métier si exigeant et montre une certaine ténacité à vouloir rester une star. Les américains adorent ce genre d'artiste, si glamour et professionnelle en même temps. Ils la contactent pour un show à New York. C'est ainsi que le 29 novembre 78, elle monte sur la scène du Carnegie Hall. La salle est déchaînée. Dalida inaugure une nouvelle chanson que le public adore immédiatement "Lambeth Walk", sorte de rengaine des années 20. La presse locale l'encense. Dalida savoure son succès américain.

De retour en France, elle continue sa carrière discographique. Durant l'été 79, son nouveau tube s'appelle "Monday Thuesday". Dalida surfe sur la vague disco avec aisance, s'accaparant une fois de plus une mode qui n'est pas vraiment de sa génération. En juin, elle retourne en Egypte pour chanter. C'est la première fois qu'elle va chanter en égyptien. Elle a d'ailleurs sorti un second titre en arabe "Helwa Ya Baladi" qui eut le même succès que le précédent. Son voyage est très attendu, le public est présent et Anouar al Sadate, le président égyptien reçoit la chanteuse à cette occasion. Elle est très impressionnée. Elle part ensuite pour une tournée dans les Emirats puis rentre en France.

Le début des années 80 démarre par un feu d'artifice. Dalida, alors au faîte de sa gloire, se produit au Palais des Sports à Paris du 5 au 20 janvier 80 pour un show à l'américaine, avec douze changements de costumes en strass et plumes. La star est entourée de onze danseurs et de treize musiciens. Une véritable chorégraphie comme à Broadway, a été imaginée pour ce spectacle grandiose de plus de deux heures. Les dix-huit représentations font salle comble. Elle part ensuite pour une tournée triomphale jusqu'à l'automne.

Après sa rupture douloureuse avec le Comte de Saint-Germain, Dalida comme toujours, se lance dans un travail acharné pour oublier sa vie privée chaotique, où elle finit toujours par se retrouver seule. Elle représente le spectacle du Palais des Sports à l'Olympia en mars 81. Pour la première, on lui remet un disque de diamant pour 80 millions de disques vendus dans le monde, cinquante-cinq disques d'or interprétés en sept langues et l'ensemble de sa carrière. Puis infatigable et professionnelle, elle repart en tournée.

Les deux années qui suivent sont marquées par sa prise de position en faveur du nouveau président de la République française, François Mitterrand. Son engagement plus amical que politique lui vaut des critiques qui la desservent professionnellement. Une campagne de presse est même déclenchée et début 82, elle décide de prendre du recul. Elle part durant un an environ pour un long tour du monde. En avril 83, elle revient et enregistre un nouvel album sur lequel on trouve des chansons comme "Mourir sur scène" et "Lucas". La cabale contre elle est terminée et pourtant elle se sent trahie par ce pays d'adoption qui l'a vu s'épanouir. Le 20 juillet de la même année, un nouveau coup va déstabiliser la chanteuse. Richard Chanfray se suicide à Saint-Tropez dans le sud de la France. Dalida est très affectée par la mort de son ancien compagnon, son enthousiasme professionnel en est altéré. Son entourage remarque sa baisse de tonus. Elle a des trous de mémoire et perd confiance en elle.

En 84, elle repart tout de même en tournée, réclamée par ses fans qui considèrent qu'elle se fait trop rare. Puis elle va en Arabie Saoudite pour une série de récitals. En 85, elle subit deux opérations ophtalmiques qui lui rappellent de très mauvais souvenirs. En 86, sa carrière prend un tournant assez inattendu : bien qu'elle ait déjà joué au cinéma, aucun grand rôle ne lui a été proposé jusqu'au jour où Youssef Chahine, grand metteur en scène égyptien décide que Dalida sera l'interprète de son nouveau film, adaptation d'un roman de l'écrivain Andrée Chédid, le "Sixième jour". Elle joue le rôle d'une jeune grand- mère. Le tournage est difficile mais toujours aussi "pro", Dalida est très assidue. Cela lui tient à coeur. D'ailleurs, sa carrière de chanteuse commence à la lasser. Le besoin de chanter a presque disparu. Les critiques de cinéma saluent à la sortie du film, la naissance d'une grande actrice dramatique. Cela conforte Dalida dans l'idée que les choses peuvent et doivent changer.





Dans sa vie privée, pourtant, rien ne change vraiment. Elle a en effet, une liaison secrète avec un médecin, qui se finit assez mal. Dépressive, Dalida a du mal à remonter la pente. Elle ne supporte plus la souffrance morale et met fin à ses jours le 3 mai 87. Véritable chanteuse populaire, celle qui déclarait "le public a pour moi le visage de l'amour", et que les drames intimes ont fini par détruire, a laissé une image de diva que personne ne peut contester. Aujourd'hui, une place à Montmartre, quartier qu'elle aimait tant, porte son nom.

Le jour qu'elle avait cisi comme étant le dernier elle écrivait juste avant son geste :«J’ai fait croire que j’embarquais pour Turin. A Orly, j’ai attendu une bonne demi-heure, que l’on me croie dans l’avion. Puis, je suis allée aux toilettes, j’ai mis un foulard, des lunettes noires pour ne pas être reconnue. J’ai pris un taxi direction l’hôtel Prince de Galles à Paris, avenue George-V. A la réception, j’ai donné mon nom de jeune fille, Yolanda Gigliotti, j’ai demandé qu’on ne me dérange pas. J’ai écrit trois lettres : une à ma mère, l’autre à Lucien Morisse, la troisième à mon public. J’étais sereine. Je me suis allongée sur le lit. Il n’était pas encore 20 heures. Je n’avais qu’une pensée en tête : Luigi. J’étais apaisée, j’allais le retrouver »

Dalida s’est ratée cette année-là, en 1967, parce qu’une femme de ménage de l’hôtel entre dans la chambre au bout de vingt-quatre heures, intriguée par l’étrange silence. La chanteuse avait avalé une énorme quantité de barbituriques. « On m’a dit plus tard que, quand on prend une dose exorbitante de cachets, ça ne marche pas », commentera-t-elle en décortiquant son geste comme pour le tenir à distance. N’empêche, cette année-là, elle avait franchi le pas. S’était rapprochée de sa propre fin avec une sourde détermination. Un mois plus tôt, au Festival de San Remo, son amoureux, le fier, l’orgueilleux compositeur Luigi Tenco, s’était tiré une balle dans la tête juste après avoir raté la sélection. Pour le journaliste Philippe Brunel, auteur de « La nuit de San Remo," un mystère continue aujourd’hui de planer sur cette mort. C’est en duo avec Dalida qu’il interprétait sa composition « Ciao amore, ciao », c’est elle qui l’a découvert dans sa chambre, à plat ventre par terre. 

Elle le croit endormi, abruti par l’alcool et les tranquillisants absorbés après le concours, de rage. Elle caresse ses cheveux, prend son visage dans ses mains, pousse un cri : elle est couverte de sang, visqueux. Tenco est mort, c’est fini. Un choc terrible. Brunel découvre que, juste avant le suicide, une violente dispute aurait éclaté entre Dalida et Tenco. Dans sa lettre d’adieu, il semble insister : « J’ai fait ça non parce que je suis fatigué de la vie mais comme un acte de protestation contre un public qui envoie en finale une chanson comme “Moi, toi et les roses”. »

En tentant de disparaître, Dalida avait balayé en elle la légèreté

Durant les quatre semaines qui suivent, Dalida fonctionne comme un automate : émissions de télé, enregistrements, retour en Italie chez les frères de Luigi… Devant sa tombe, elle lâche à sa secrétaire et cousine Rosie : « Tu vois, il y a une place à côté. » Reconcert, émission de télé… Lentement mais sûrement, sa décision d’en finir mûrit. Comme si son amant avait cassé le tabou. Elle s’est ratée ; mais elle a balayé en elle la légèreté. Elle a perdu « la Dalida d’autrefois éclatante de santé, joyeuse », comme la décrit sa biographe Catherine Rihoit. Elle a 34 ans, et déjà un parcours professionnel à rendre jalouse Madonna.

D’où vient donc cette blonde Cléopâtre si kitsch en ses fourreaux lamés ? Yolanda Gigliotti est une Italienne d’origine calabraise mais elle est née en Egypte, le pays des pharaons ! C’était alors un protectorat anglais bien plus prospère que le sud de l’Italie. Son père est premier violon à l’Opéra du Caire ; sa mère, couturière à ses heures, elle s’occupe de ses trois enfants, Orlando qui a deux enfants, Luigi et Roberto, Yolanda  et Bruno-Orlando futur producteur et protecteur de sa sœur. La petite vit heureuse dans le quartier métissé de Choubra, entre chrétiens et musulmans, entre cultures arabe et italienne. Impensable aujourd’hui. Impensable aussi le traitement qu’on lui inflige à l’âge de 2 ans : pour soigner une inflammation de l’œil, le médecin ordonne de lui bander les yeux pendant quarante jours ! La gamine a beau hurler, tenter d’arracher son bandeau, on lui lie les poignets, persuadé que c’est pour son bien ! Elle vit un enfer dans cette terrorisante obscurité. Seule la musique, le violon de papa semblent la calmer.

Mais quand on lui ôte le bandeau, c’est un film d’épouvante : la petite louche complètement. On l’opère. Ça ne marche pas. On tente la rééducation, les grosses lunettes, puis, vers 12-13 ans, une autre opération, suivie d’une nouvelle rééducation douloureuse. Pas terrible. C’est une adolescente au corps de rêve mais qui fait la risée des cours d’école. On la surnomme « Quat’zieux ». Pourtant, quand sa copine Miranda lui suggère de jeter ses grosses lunettes correctrices une bonne fois pour toutes, elle tente l’expérience. Elle voit flou, mais elle voit. Et assez pour repérer le regard bleu azur de Carlo, 15 ans ! Coup de foudre. Ils ne se tiennent même pas la main. En ces années d’après-guerre, dans cette atmosphère italo-orientale, un simple regard est déjà une audace. Carlo sera pourtant son premier chemin vers une féminité séductrice.

Dalida et Delon: une jolie romance secrète

Jolie brune piquante, elle prend petit à petit conscience de ce quelque chose en plus qui fait craquer les garçons. Fine mouche, Yolanda sait leur donner l’illusion de mener les choses. élémentaires.
Pourtant, quand elle s’embarque pour Paris ce 24 décembre 1954, escortée par sa mère et ses frères, elle n’est pas rassurée. La famille, bravement, l’encourage. La petite a 21 ans. Des années plus tard, tous la rejoindront, et mamma Giuseppina habitera même au-dessus de chez elle, à l’italienne ! Mais pour l’heure, Dalida se retrouve dans un hôtel minable de la rue Jean-Mermoz, à courir les castings. Dans le même hôtel, elle croise un autre jeune ambitieux de retour de la Légion étrangère : Alain Delon. Ils auront une trajectoire aussi fulgurante l’un que l’autre. Et même, la gloire venue, une jolie romance secrète. Ce qui explique le fameux duo de « Paroles... paroles... » en 1973, double disque d’or en France et au Japon.


C’est Lucien Morisse, directeur des programmes d’Europe n°1, grand joueur devant l’Eternel, qui façonnera Dalida, lui qui enclenchera le succès avec « Bambino ». En deux ans, grâce à son sens aigu du marketing, elle devient la coqueluche de toutes les stations de radio. Et, en 1961, après quatre ans de « fiançailles », Morisse finit par épouser sa créature de rêve. 
« C’était le seul homme de ma vie », dira Dalida. Elle le quittera pourtant quelques mois après leur mariage. « J’étais trop jeune pour me fixer », regrettera-t-elle. Lucien sera le premier informé de sa tentative de suicide en 1967, un des premiers sur les lieux, puis à ses côtés à l’hôpital durant sa lente récupération psychiatrique. Il se remariera, fera deux enfants… et, toujours dépendant du jeu, se suicidera chez lui en 1970, à 41 ans. Trois ans après le raté de Dalida.

Dans un besoin d’absolu jamais assouvi, Dalida est une passionnée : extrême, exaltée, exigeante, elle y va à fond. Christian de La Mazière qui fut son amant puis son ami, se souvient : « Je l’ai vue travailler quinze heures par jour comme possédée, sans prêter attention aux rumeurs de la ville. Toute tendue vers la réussite, elle franchissait les obstacles, poussée par une volonté peu commune. A tous, elle imposait sa perfection. » A tous, elle imposait aussi ses colères, qui rappellent celles de son père. Il fallait l’observer lisser nerveusement ses longs cheveux derrière les oreilles, signe avant-coureur de tempête. Et combien de talons a-t-elle brisés en tapant du pied dans son courroux ! Le perfectionnisme a son prix.

François Mitterrand amoureux d'une diva de la chansonnette.

En amour, elle souffre en silence. Beaucoup de ses hommes furent indisponibles, mariés, occupés. Ou ils avaient simplement besoin de respirer. François Mitterrand, par exemple, qui, une fois au pouvoir, ne pouvait plus venir picorer chez elle un plateau de fruits de mer au déjeuner. Au PS, on raillait cette amitié. Cette romance ? En tout cas, les services secrets étaient en alerte et on surnommait le président « Mimi l’Amoroso » ! Amoureux d’une diva de la chansonnette. Durant les dix-quinze premières années, Dalida assumait gaiement son image kitsch et populaire, du « Petit Gonzalès » à « Itsi bitsi petit Bikini ». Mais, au fil du temps, elle s’avouait tenaillée par une quête philosophique. Intelligente mais peu instruite, elle voulait rattraper le retard. D’où sa fascination pour François Mitterrand et ses bataillons d’intellectuels qu’elle invitait royalement à sa table dans sa maison de Montmartre. Vive, pleine d’humour, elle savait recevoir, tenir une conversation. Se renseignait prudemment sur le parcours de chacun pour poser les bonnes questions. Fûtée.

C’est fou, rétrospectivement, comme elle s’est acharnée à lutter contre ses abîmes. Pas étonnant qu’elle tombe amoureuse du philosophe bouddhiste Arnaud Desjardins. Avec lui, elle part en Inde, médite en ashram pendant des mois. A tel point qu’Orlando commence à s’inquiéter de la voir annuler les galas et dilapider ses fonds en dépenses initiatiques. Par chance, un des gourous le lui confirme : « Vous êtes faite pour donner de la joie à votre public. » Ouf. Retour aux affaires.

«Je porte malheur aux hommes que j'aime»

Dalida aimait l’amour mais c’était une grande sentimentale. Pas dévoreuse pour deux sous malgré son allure de cougar. Elle attirait néanmoins de drôles de zozos : le fameux Richard Chanfray, pseudo-« comte de Saint-Germain », par exemple, avec lequel elle est restée neuf ans. Voilà un playboy qui prétendait transformer le plomb en or ! Il faisait aussi tourner les tables et ne quittait pas Dalida d’un cheveu. Secrétaire, chauffeur, gouvernant, charmeur, fantasque et provocateur, il a fini par la lasser avec ses folies. Il aurait, entre autres, tiré sur l’amant de la bonne, le prenant pour un voleur. Si ça n’était pas la vraie vie de Dalida, on croirait à un scénario d’« Amour, gloire et beauté » ! Finalement, en 1983, ce cinglé s’est donné la mort deux ans après leur rupture, par asphyxie dans son parking. Ça commence à faire beaucoup de décès… « Je porte malheur aux hommes que j’aime », murmurait-elle en tremblant, comme si elle sentait se rapprocher un cercle maléfique.

En cette journée du 2 mai 1987, personne ne soupçonnait son geste. Elle avait mille projets : une série télé, une pièce de théâtre, des séances photo avec ses plus belles robes… Ça ressemble à un astucieux virage de carrière. Elle avait 54 ans, un corps toujours désirable, elle avait chanté Léo Ferré, allait vers plus de force intellectuelle. Mais sa détresse la minait. Ce jour-là, elle avait annulé une soirée au théâtre, attendait un coup de fil de François Naudy, son amoureux du moment, un médecin. Il n’a pas appelé. Orlando : « Ça n’est pas pour cela qu’elle s’est tuée. A vrai dire, elle nous fermait de plus en plus sa porte… » Pendant vingt ans, depuis sa première tentative, elle avait vaillamment tenté de chasser la dépression qui la rongeait. « La vie m’est insupportable », écrivit-elle avant de sombrer.

 J'ai plus écrit depuis très longtemps sur ce journal mais je vais tenter de m'y remettre doucement avec cette page de mon journal pour me facilité un peu cette reprise un peux laborieuse j'ai décidé de m'aider d'une chanson dont je pensais avoir déjà parlé mais dont apparemment je n'avais pas parlé et pour changé ce sera une chanson de Dalida. Souvent cette chanson me rassure surtout depuis que je suis avec ma chérie dont la maladie me fait souvent extrêmement peur mais je pense que ça me rassure plus sur ma propre mort que sur la sienne. Je me dis qu'au final quand je viendrais à mourir la vie continuera pour mes proches que je sois la ou non ils continueront à avancer. Alors bien sur ils penseront sans doute à moi et ils seront triste par moment mais ils viendront à bout de cela pour que ça leur deviennent supportable après tous n'est ce pas là le propre de l'être humain s'adapter pour continuer à vivre encore et toujours s'adapter et surmonter chaque épreuve aussi dure soit elle. 

Je ne redoute pas la mort elle fait partie de la vie et elle est inévitable je comprends que certain la redoute même si redouter l'inévitable et l'innempéchable est assez inutile mais bon a la limite je peux comprendre qu'on redoute la mort de quelqu'un parce qu'on a peur de son absence et du vide que cette personne va laisser dans notre propre vie mais craindre sa propre mort je trouve cela assez étrange mais bon c'est leur problème pas le mien ils redoutent ce qu'ils veulent. Au final j'ai commencé avec la chanson mais le résultat final a quasi rien avoir avec cette chanson j'ai encore dérivé énormément vers d'autre choses dans l'espace tortueux de mon esprit et finalement cette page vas être assez courte c'est dommage j'aime faire des pages très longue mais bon c'est comme cela je devais pas être hyper inspirée ce soir espérons que je le serais plus la prochaine fois, mais il n'y a pas eu de prochaine fois. 

 Adieu l'artiste.

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