jeudi 20 novembre 2014

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l'oiseau merveilleux de la bouche duquel tombent les roses de mai : conte pour enfant Les contes divers (CONTES DU CAUCASE) contes du Caucase L'oiseau merveilleux de la bouche duquel tombent les roses de mai... une main d'acier s'ouvrit Tout ce qui restait d'habitants dans la capitale s'était réuni sur le rivage pour attendre l'arrivée des navires. La plupart de ces gens y étaient arrivés à grand’ peine, car ils étaient si affaiblis qu'ils se traînaient et rampaient plutôt qu'ils ne marchaient. Le Schah, ses ministres et les grands de la cour étaient au premier rang. Melik Mamed débarqua au milieu d'acclamations, de chants et de musique. Le Schah l'embrassa, les vizirs et tous les grands personnages baisaient le bord de sa robe, les ménestrels chantaient ses louanges, le peuple se prosternait devant lui ; c'étaient des transports de joie sans fin. - Gloire à toi, ô puissant chevalier, lui dit le Schah. Tu nous as tous sauvés d'une mort affreuse. En récompense de tes services, je t'offre ma fille pour fiancée et je te donnerai mon royaume tout entier. La seule chose que je ne puisse t'offrir, c'est celle que tu m'as demandée. Pardonne-moi, car je n'ai jamais ouï parler de l'Oiseau merveilleux et ne saurais que t'en dire. Le tzarevitch était fort déçu et il s'emporta. - Je n'ai que faire de ton royaume, répondit-il au Schah, le mien me suffit. Quant à ta fille, je ne l'épouserai pas, fût-elle plus jolie encore que les houris du paradis. Ce que je veux, c'est savoir où je pourrai trouver l'Oiseau merveilleux qui sauvera mon père de la mort. Puisque vous ne pouvez rien m'en dire, j'ai perdu ici un temps précieux. Tirant alors de sa poche une touffe de poils de la barbe du démon, il la brûla tout entière. Le démon parut instantanément et son apparition était si effrayante que beaucoup de gens moururent de frayeur. Ceux qui restaient s'enfuirent éperdus, semant les routes de leurs chapeaux et de leurs chaussures qu'ils perdaient dans leur course folle. Prompt comme une flèche, le monstre emporta son maître du côté du midi. Ils survolèrent la Mer Noire aux flots sombres et atterrirent dans une contrée inconnue, aux portes de la capitale d'un royaume dont ils n'avaient jamais entendu parler. - Je vais m'informer ici de l'Oiseau merveilleux, dit le tzarevitch. Il entra dans une ville, où régnaient le malheur et la désolation. Tout le monde portait des vêtements de deuil ; les maisons étaient tendues de noir et les gens assis aux portes se frappaient la poitrine et répandaient de la cendre sur leur tête. Les chiens même, au lieu de courir par les rues, se tenaient près des murs en aboyant lugubrement. - Que vous est-il arrivé ? Pourquoi êtes-vous tous en deuil ? interrogea Melik Mamed. - Hélas ! beau chevalier, un immense désastre s'est abattu sur nous. Une horrible sorcière a ravi la fille de notre Padischah. Elle l'a emportée dans son repaire qui se trouve près de la ville et elle anéantit par le feu tous ceux qui tentent de s'en approcher. Le Padischah a envoyé contre elle une armée, mais elle a brûlé tous les héros du pays. Le tzarevitch se dirigea vers le palais. Là, le malheur était si grand, qu'il serait impossible de le décrire. Les ministres et tous les gens de cour avaient les yeux rouges comme les baies du kiril et ils exhalaient une odeur d'oignon insupportable. Le Schah lui-même; tout ridé par le chagrin, avait versé tant de larmes que, ne sachant plus avec quoi les essuyer, il les séchait avec ses poings.

Il y avait une fois, dans un pays inconnu dont personne n'entendit jamais parler, et à une époque immémoriale ...